Timur Si-Qin

Les racines culturelles de Timur Si-Qin s'étendent très loin: l'artiste est d'origine allemande et mongolo-chinoise et a grandi entre Berlin, Pékin et une communauté amérindienne aux États-Unis. Chacune de ses racines lui a apporté un autre regard sur le rapport entre l'homme et la nature et la façon dont il se manifeste dans diverses formes de spiritualité.

En Occident, le rapport européen à la nature est un rapport d'exploitation, la terre et les organismes étant au service de l'homme. Ce modèle est confirmé dans les religions européennes issues d'une culture agricole. En revanche, dans la spiritualité des cultures indigènes, la relation à la nature est déterminée par la réciprocité et la symbiose. L'homme n'est alors considéré que comme un élément d'un vaste écosystème, et non comme le maître de la nature.

Maintenant que l'homme est face à l'invivabilité imminente de la Terre, nous avons besoin, comme les cultures indigènes, d'une spiritualité de symbiose pour concentrer notre attention sur la survie de notre culture.

Pour Beaufort, Timur Si-Qin expose son œuvre Forgiving Change. À la suite du gigantesque incendie Tubbs, dans le nord de la Californie en 2017, il a réalisé des scanners en 3D de quelques arbres brûlés dans le paysage. Les résultats de ce processus ont servi de point de départ pour cette sculpture, tout d'abord exposée au parc High Line à New York en 2018. L'artiste a fixé à une branche le logo de New Peace, un élément récurrent dans son œuvre. Cela renvoie à son projet de longue haleine intitulé 'New Peace', qui propose une nouvelle sorte de spiritualité en cette période de réchauffement climatique et qui dépasse le dualisme entre la nature et la culture humaine.